Voilà un
anime agréable qui mériterait plus d’attention. Sarai-ya Goyou est adapté du manga de Natsume Ono-sensei.
Il nous conte l’histoire d’un rõnin, Akitsu
Masanosuke, qui est d’une naïveté déconcertante et qui n’arrive pas à
garder un travail de garde du corps du fait de son allure timide et maladroite.
Cela n’empêche pas Yaichi,
leader du gang "Goyou" (ou "Five Leaves") de l’embaucher. Masa se retrouve alors bien malgré lui
impliqué dans les "sombres" activités du groupe.
Cette petite
présentation pourrait prêter à confusion, car ici point de combats de samouraïs
aux épées aiguisées. Il s’agit plutôt d’une virée contemplative dans les vies
de ces personnages particuliers que l’on apprend à connaître. Chacun ayant un
passé pour expliquer son présent. Le récit s'attarde sur les relations qui
unissent tout ce petit monde et sur l'apprivoisement du nouveau qui est aussi
curieux qu'une chouette par une nuit noire. Petit-à-petit, les masques tombent
et les voiles s’élèvent sur leurs histoires personnelles sous l’œil innocent et
bienveillant de Masa. Le
fil rouge reste cependant le portrait de Yaichi,
mystérieux personnage au passé trouble qui fascine Masa par ses motivations obscures et sa
solitude apparente. Ichi-san m’a fasciné aussi par là même, et puis
par son air de je-m’en-foutiste zen que les autres indiffèrent, mais qui au
fond est aussi attaché à sa bande que eux le sont à lui. Son allure fait
opposition à son regard vide et triste qui en dit long sur un passé douloureux
que l’on a envie de mieux comprendre (oui les persos torturés, c’est mon trip
^^). Entre lui et les autres, il y’a là une belle galerie d’individus en marge,
pourtant attachants, que l’on suit avec plaisir au long des douze épisodes de
la série.
Le
rythme lent s’inscrit dans la dimension contemplative de l’anime qui rajoute à
son charme serein et à l'émotion qui en émane. Les décors d’époque et les mœurs
de l’ère Edo sont joliment retransmis en arrière-plan. Mais ce qui frappe de
prime abord c’est le graphisme atypique, signature de la mangaka. Un trait
original auquel on s’habitue au premier coup d’œil et qui s’adapte
merveilleusement à cette agréable fable. Certaines scènes immobiles seraient
dignes de devenir des toiles tant la finesse en déborde. Le réalisateur Tomomi Mochizuki réussit à nous plonger dans le flot de
cette œuvre à part, et ses vagues apaisantes nous emmènent vers les rives d’un
monde passé aux couleurs d’automne. C’est avec bonheur que je me suis laissée
aller à cette courte balade, bercée par une douce musique japonaise, dont je garde un parfum de
songe et d'érable.
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