lundi 6 mars 2017

I an Emily - I am a Ghost (2014)

I Am a Ghost est une petite pépite de genre. Un film original qui reprend un sujet vieux comme le monde : Le fantôme. L’originalité du film est de se placer du point de vue du Ghost lui-même (oui un peu comme dans un "autre" film que je ne citerai pas par peur de spoiler les pauvres gens qui ne l’ont pas vu), mais ici il n’y a pas forcément de twist. Dès le début de la pellicule (très joli format style polaroïd), nous suivons d’un œil lointain différents moments de la journée d’une jeune femme, vêtue d’une robe d’une époque lointaine, seule dans une maison vide. On se rend très vite compte que quelque chose cloche, et les images répétitives nous confortent dans notre idée.

En effet, Emily est bien notre fantôme. Elle hante sa propre maison, sans vraiment le savoir au départ. Mais elle se rendra vite à l’évidence et acceptera la réalité grâce à l’intervention de Sylvia, une médium venue la « chasser » de la maison (qui elle, restera fantomatique à nos yeux et à ceux d’Emily). Dès lors que la jeune femme prend pleinement conscience de son état, le récit change de point de vue, et l’on suit ainsi sa chasse aux souvenirs pour découvrir comment elle est morte en ces mêmes lieux.

La mise en scène est assez remarquable, car le film repose sur des images répétitives qui ne sont en aucun cas ennuyeuses. Bien au contraire, elles augmentent la tension que l’on ressent en voyant les mêmes gestes se répéter, d’abord de façon lointaine, puis en se rapprochant et en réduisant notre champs de vision. Au fur et à mesure, les choses prennent tout leur sens, les différents points de vue remettent en place les pièces du puzzle. On se met alors à analyser chacun de ces gestes que l’on connait par cœur, pour chercher des indices et essayer de comprendre et trouver la solution, comme Emily.

H.P. Mendoza qui a écrit et réalisé le film (son premier après des comédies musicales) nous garde en haleine en nous montrant les mêmes plans, coupés à des moments précis. La beauté du montage est de ce fait frappante. La bande son, toute suggestive qu’elle est, n’est pas en reste car elle installe merveilleusement le malaise et la tension qui montent crescendo. La dernière partie du film, malsaine à souhait, accélère les palpitations de notre cœur et fait décoller le rythme du film pour un final assez...brutal.

I Am a Ghost n’est pas un film de fantôme que l’on voit tous les jours. Mendoza réussit à faire quelque chose d’original avec un concept mille fois revu et avec très peu de moyens (moins de 10000$). Si on reste indulgent avec la fin un peu abrupte du film et le second personnage qui apparaît dans le dernier quart d’heure (ce qu’il est moche et mal foutu), c’est une petite merveille à découvrir dans un genre qui en voit (malheureusement) de toutes les couleurs.


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