Devics est un groupe de L.A formé au début des
années 90, mêlant indie rock et dream pop, saupoudrés par moments de quelques
notes jazzy. Le groupe est porté par la chanteuse Sara Lov et le pianiste et compositeur Dustin O'Halloran (qui a ensuite notamment fait partie
du duo de musique ambiante A Winged Victory for the Sullen).
Je ne sais plus comment je suis tombée sur l’une de leur chanson, mais cela a
suffit à me séduire dans mon infinie bonté musicale.
My
Beautiful Sinking Ship, troisième album du groupe, dépeint
parfaitement leur style dans une douce ambiance mélancolique. On se laisse
aller au naufrage, lentement bercé par les mélodies flottantes et la voix
caressante de Sara. Une
voix qui sait néanmoins se faire entendre quand il le faut. Un chant de sirène
m’hypnotise dès le début de l’album avec "Head and Hands"
et les mains liées, je me laisse emporter. Je suis déjà à bord de "My
Beautiful Sinking Ship", une certaine angoisse me gagne mais je ne peux
rien y faire. Résigné, chavirant, mon esprit est perdu au milieu d’une mer
infinie. Noyée, en apnée, je te cherche comme "You in the Glass", car
rien n’a plus d’importance que "The Man I Love". Reprendre n’est pas
voler. Pourtant toujours je valse et je marche, like "You Could Walk
Forever". Je fuis dans cet espace vide, même si tout ce que je veux c’est
être "Alone With You". Solitude, ma peur, "Why I Chose to Never
Grow" quand lui est parti si loin. Mais quelque part entre le soleil et la
nuit, je le vois m’attendant, les bras ballants, "Living Behind the
Sun". Rejoins moi et reste avec moi, let’s "Forget Tomorrow". Il
est encore perdu, il veut pourtant que je l’oublie, "Lost at Sea". Il
a raison, je ne suis pas une fille en or, "Gold in the Girl" leste
ceux à qui on ne peut pardonner. Je rêvais tellement de partir, loin, au-delà
des rives, mais la solitude toujours me rattrape dans la nuit noire and "I
Broke Up". "Heaven Please", c’est tout ce qu’il me reste à
espérer, complainte d’une vie désespérée. Laisse moi juste encore un peu,
"Five Seconds to Hold You", avant de m’évanouir et de m’envoler pour
les cieux surplombant cette immensité d’eau. Vers le soleil couchant,
"Blood Red Orange", je me noie.
Ce
n’est pas bien grave que vous ne me suiviez pas. La musique est un délire
irrationnel, et c’est dans cette optique que le voyage s’effectue, hors du
temps. Devics aura réussi, le temps de cinq albums,
à se créer un univers brumeux et délicat. Univers qui transcende les lueurs
mourantes de ce navire chavirant. D'ailleurs, les mélodies éthérées de Dustin en harmonie avec la voix pure de Sara ne se limitent pas à My Beautiful Sinking Ship. Le
côté jazz-rock du groupe se trouve par exemple plus prononcé dans If You Forget Me… alors que l’on retrouve l’élégante
mélancolie qui caractérise l’ensemble dans leur dernier opus: Push the Heart.
Il
est temps de suivre les flots ondulants de Devics,
au risque de se noyer, sans craintes ni regrets.
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