Cette
histoire est contée par un homme de talent, et il en fera sa seule merveille
(dévoilements à prévoir).
Il était une fois un roi. Il avait une femme
dévouée et deux enfants : un garçon et une fille. Ce roi, voyant dans quelle
crise son peuple s’embourbait, décida de redistribuer la richesse de son
royaume. Malheureusement, cela ne se passa pas sans accroc, et ses ennemis en
ont profité pour le déchoir de son trône, pour toujours. Seulement, avant de
rendre l’âme, il fit promettre à ses descendants de bien garder l’or pour en
faire bon usage, à bonne époque.
Le roi disparu, la reine se retrouva seule
dans un pays où il était ardu de survivre sans un homme à ses côtés. Il arriva
alors, par les portes ouvertes, une ombre d’amour et de haine sous les traits
d’un prêcheur à la langue de miel, charisme incarné à la dague aiguisée. La
populace tomba sous le charme du charlatan, prise dans la toile du phalangide,
de même que la reine perdue. Le prince, quant à lui, sentit bien la supercherie
et tenta, avec sa force d’enfant, de protéger les siens. Pourtant, le vil
réussit à envahir le château et à prendre le trône. Aussi, il installa sa foi
grisante dans le lit de la reine, mais son désir absolu résidait ailleurs, en
l’or caché dans le secret d’un père à ses enfants. Lourd secret, celui sur ces
épaules frêles.
Perdant peu à peu patience, le nouveau
monarque rudoyait sans cesse ses beaux-enfants, à la recherche du trésor caché.
La reine, se réveillant de ses illusions, confronta le despote et se retrouva
alors transformée en sirène, à jamais prisonnière d’une geôle inondée. Le
prince et la princesse n’eurent d’autre choix que de fuir, car personne ne sut
leur venir en aide, pas même le bouffon attendri, imbibé trop souvent dans
l’eau de vie.
Commença alors un périple ondoyant, dans les
rus d’un univers extraordinaire de faune et de flore, de noir et de blanc,
d’ombres et de lumières… Les jeunes brebis voguèrent ainsi longuement, avant
d’échouer sur les rives d’un pays magique, gouverné par une fée. Dès lors à
l’abri, les enfants retrouvèrent une vie d’innocents, du moins pour quelques
temps. Comme attendu, l’infâme les poursuivit et de sa voix élégante essaya de
les enchanter à la tombée de la nuit, mais c’était compter sans la barrière de
douceur érigée par la fée.
Le vilain affaibli, son masque tomba, et
toujours embrassant le vent le plus fort, les fidèles grondèrent et appelèrent
à le supplicier. Enfin, la tempête se calma et l’hiver arriva. Le prince et la
princesse traversèrent ainsi les difficultés, à petits pas, et malgré la perte
de leur château et de leur titre, ils retrouvèrent le sourire. Une vie pleine
de tendresse les attendait au pays magique de la fée Cooper.
Ainsi s'achève l'histoire de La Nuit du
Chasseur, conte aux allures noires admirablement mis en scène par Charles
Laughton, dans l'ombre et la lumière, la haine et l'amour...
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