jeudi 20 avril 2017

Alanguie in hibernum - Short Stories (Lilium - 2003)

En saison hivernale propice au huddle, on s’imagine devant une cheminée crépitant, allongé sur une peau de bête à poil… Rien de mieux dans ces moments là, en plus de son chocolat chaud dans les mains, qu’une bonne musique dans les oreilles. C’est là que Pascal Humbert intervient sur un cheval différent de celui de ses 16 précédents. Avec Short Stories, son projet Lilium est en pleine floraison folklorique.

Albums aux multiples facettes et aux diverses voix, Short Stories est un recueil de douceur éthérée qui réchauffe le battant. Comment donc résister à cette introduction, "If They Cheered", sur la voix suave de Kal Cahoone ? Commence alors une flânerie intimiste au sein d’un jardin de lys exquis. L’opus inspiré du folk américain ne tarde pas à faire valser les notes et les voix au moment d’un "Locked in Tight" nonchalant. Mais c’est dans le côté sombre de Lilium que l’envolée mystique fuse, à travers la voix de David E. Edwards (chanteur des 16 horse), dans un "Whitewashed" aux caresses otiques délicates. C’est plus tard dans la bouche de "Lover" que les relents d’alternative country se font sentir au bout des cordes, avant l’instrumental minimaliste de "Miles Away". Deux voix s’entrelacent alors dans "Sorry", reliées par les notes discrètes d’un violon paisible. "Sense and Grief", tout en mélancolie, ressert le cœur dans son feuillet, et au chaud, on se recroqueville au fond du nid. Les effluves du saxophone nous recouvrent alors de sa "Cavalcade" avant de nous prendre au piège dans "The Trap", prisonniers de la voix de John Grant. Puis vient la fin, sur les accords d’"Angels", totalement Lilium.

Pascal Humbert a plus d’un tour dans sa besace et ne cesse de s’investir dans différents projets créatifs. Lilium est une belle parenthèse, encore ouverte, qui accueille les divagations artistique d’un musicien multitâche. Il nous balade alors avec Short Stories sur les sentiers de la musique folklorique américaine, enveloppée d’ombres troublantes qui chevauchent le vague à l’âme de l’hiver.

Alors, devant la flamme scintillante, je bois les échos de l’opus en écoutant l’écoulement de mon chocolat chaud, toujours à poil sur ma peau de bête...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire