Il est des films qui ne quittent pas les mémoires et Le
Tombeau des Lucioles (Hotaru no haka) est pour moi l’un de
ceux-là. L’histoire de deux jeunes êtres, un frère et une sœur, Seita et
Satsuko, pour qui la vie commence avec une guerre en toile de fond. Une guerre
dont ils ne savent rien mais qui bouleverse leurs existences… Une guerre en
somme comme tant d’autres.
Un rêve. Un souvenir qui commence dans le feu et qui se
finit dans la lumière. Lumière virevoltante des lucioles…
Orphelins et indésirables chez leur tente, Seita et Setsuko
doivent se débrouiller seuls. Ils font face à la dureté de la vie et à
l’individualisme qui règne. On ne leur fait pas de cadeaux, mais rien ne peut
leur enlever le bonheur d’être ensemble. Les joies simples de l’enfance sont
retrouvées… une boîte de bonbons, une moustiquaire, des lucioles… Il ne faut
pas plus à la petite Setsuko pour oublier son mal et afficher un grand sourire
à son nii-chan. Combien de temps encore le rêve va-t-il durer ? Combien de
temps encore le refuge va-t-il rester un home sweet home ?
Isao Takahata ne nous berce pas d’illusions et Mamiya-san
enfonce le couteau avec sa musique à faire pleuvoir des larmes au Sahara.
"Pourquoi est-ce que les lucioles meurent tellement vite ?"
La réalité reprend ses droits. La souffrance ne fait pas de
discrimination. Seita continue malgré tout de se battre contre le destin et
pour sa douce petite sœur. Malheureusement, le feu revient prendre ce qui
reste de précieux, et la folie des hommes se charge des ruines… Seule cette
boîte de bonbons remplit de poussière subsistera, au milieu de la lueur des
lucioles.
La vision devient floue…humide. Il est maintenant temps de
dormir car le rêve se doit de continuer. Seita et Setsuko, main dans la main,
au milieu d’un champ de hotaru…

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